LE VOYAGE
Parfois, y’a des trucs que l’on ne voudrait pas forcément gagner. Et puis que même une fois qu’on t’a annoncé ta victoire, tu ne peux refuser ton lot. Non. Jamais.
Moi, en 1992 (houla … la préhistoire … mais ça remonte au siècle dernier ton truc là !!!) j’ai reçu un courrier, vers la fin du mois de Novembre … voire pour mon anniversaire … Dessus figurait un truc du genre « Bonjour à toi fils de la nation. Ta mère patrie est heureuse de te faire savoir que tu as gagné un voyage organisé à Pforzheim (D) ».
Franchement, vue l’agence de voyage répondant au doux nom de « Ministère de la défense », j’avais des doutes sur la destination. Et puis le petit « D » entre parenthèses, …, je le trouvais fourbe au plus haut point. Autant vous dire, ça ne m’inspirait pas confiance.
Je sortis l’atlas, et cherchais dans l’index Pforzheim. Mumh, déjà au niveau de la France, ça semblait ne pas exister. Et putain de merde, « D » c’était bien pour Deutschland … Je pris l’index de l’Europe, et évidemment ça n’a pas loupé … J’ai trouvé … Bon, je regarde la date de départ … Ouh merde, dans une semaine. Non, mais là c’est pas possible … psychologiquement, je ne suis pas près.
Mais aucunes des objections, pourtant toutes fondées, ne firent plier les membres de mon BSN (Ah, oui, …, à l’armée tout est abréviation … on appelle ça le langage codé … trop dur à comprendre … donc BSN = Bureau du Service Nationale, …, méga dur le cryptage) … « Non, non, non, mon bon monsieur, …, nous ne pouvons reporter votre incorporation dans les rangs » ( ??? … tu m’incorpores rien du tout … on ne se connaît pas … ce à quoi ils me répondirent que ce n’était pas grave, qu’on allait avoir 10 mois pour se connaître …) … « Rendez vous dans une semaine … », Super Merde !
Et me voilà gare de l’est, le 30 Novembre au soir. Au moins je n’étais pas seul. Que des blaireaux prenant le train pour l’armée. Pour moi, c’est le terminus. Strasbourg. D’après l’horaire du train, je me dis avec mon voisin qui lui aussi se rendait à Strasbourg, que nous pourrions aller dans un troquet à l’arrivée pour prendre un petit déjeuner. Ah, ah, …, c’était oublier l’organisation de l’armée. Déjà, à chaque arrêt, nos amis en vert Kaki venaient récupérer leur lot de bleusailles. Et ça n’a pas loupé, à l’arrivée ils étaient là … pas moyen d’esquiver. ‘Tain, …, y’avait pas à dire, …, dans le genre voyage organisé au goulag, …, ils étaient des pros les gars. Là, y’avait rien à redire.
Donc au lieu d’un bon p’tit déj, on a eu droit à un café ou chocolat (Whaouh, …, le choix) pas terrible, du pain rassit … puis, après il a fallut attendre de voir un type, qui nous posait des questions, sur ce qu’on aimait et autres, …, mais pas à moi … Moi, j’étais sur une liste à part. Savoir ce que j’aimais, ce que j’aimais pas, ce que je voulais, …, on semblait s’en battre lescouilles lucioles. Bref, j’ai passé beaucoup de temps à attendre.
Finalement, après nous avoir mis par groupe de destination (Ouais, il y avait pas mal d’arrêts avant Pforzheim. En gros à chaque arrêt, une caserne !!! … Baden Baden, Landau, … et d’autres), on nous emmena sur le quai d’une gare … qui je vous le jure, avait tout pour vous faire penser que vous partiez pour un camp ... Si. De l’herbe folle qui y poussait, aux clôtures en fil de fer barbelés tout autour, de l’impression d’être sur un quai abandonné (il se trouvait dans un camp militaire à l’écart, au milieu de nul part) de l’attente d’un wagon, wagons qui étaient amenés un par un suivant nos gares de destinations (Eh, …, je vous l’avez bien dis que niveau organisation ces gars là, c’étaient des cadors !), tout pouvait pousser à le croire.
Bon bref, pour conclure ce n'est qu'en fin d’après midi que nous sommes arrivés à Pforzheim, Allemagne. Un peu de bus, …, et notre « prison » nous apparut dans toute sa splendeur.
(A suivre)
Moi, en 1992 (houla … la préhistoire … mais ça remonte au siècle dernier ton truc là !!!) j’ai reçu un courrier, vers la fin du mois de Novembre … voire pour mon anniversaire … Dessus figurait un truc du genre « Bonjour à toi fils de la nation. Ta mère patrie est heureuse de te faire savoir que tu as gagné un voyage organisé à Pforzheim (D) ».
Franchement, vue l’agence de voyage répondant au doux nom de « Ministère de la défense », j’avais des doutes sur la destination. Et puis le petit « D » entre parenthèses, …, je le trouvais fourbe au plus haut point. Autant vous dire, ça ne m’inspirait pas confiance.
Je sortis l’atlas, et cherchais dans l’index Pforzheim. Mumh, déjà au niveau de la France, ça semblait ne pas exister. Et putain de merde, « D » c’était bien pour Deutschland … Je pris l’index de l’Europe, et évidemment ça n’a pas loupé … J’ai trouvé … Bon, je regarde la date de départ … Ouh merde, dans une semaine. Non, mais là c’est pas possible … psychologiquement, je ne suis pas près.
Mais aucunes des objections, pourtant toutes fondées, ne firent plier les membres de mon BSN (Ah, oui, …, à l’armée tout est abréviation … on appelle ça le langage codé … trop dur à comprendre … donc BSN = Bureau du Service Nationale, …, méga dur le cryptage) … « Non, non, non, mon bon monsieur, …, nous ne pouvons reporter votre incorporation dans les rangs » ( ??? … tu m’incorpores rien du tout … on ne se connaît pas … ce à quoi ils me répondirent que ce n’était pas grave, qu’on allait avoir 10 mois pour se connaître …) … « Rendez vous dans une semaine … », Super Merde !
Et me voilà gare de l’est, le 30 Novembre au soir. Au moins je n’étais pas seul. Que des blaireaux prenant le train pour l’armée. Pour moi, c’est le terminus. Strasbourg. D’après l’horaire du train, je me dis avec mon voisin qui lui aussi se rendait à Strasbourg, que nous pourrions aller dans un troquet à l’arrivée pour prendre un petit déjeuner. Ah, ah, …, c’était oublier l’organisation de l’armée. Déjà, à chaque arrêt, nos amis en vert Kaki venaient récupérer leur lot de bleusailles. Et ça n’a pas loupé, à l’arrivée ils étaient là … pas moyen d’esquiver. ‘Tain, …, y’avait pas à dire, …, dans le genre voyage organisé au goulag, …, ils étaient des pros les gars. Là, y’avait rien à redire.
Donc au lieu d’un bon p’tit déj, on a eu droit à un café ou chocolat (Whaouh, …, le choix) pas terrible, du pain rassit … puis, après il a fallut attendre de voir un type, qui nous posait des questions, sur ce qu’on aimait et autres, …, mais pas à moi … Moi, j’étais sur une liste à part. Savoir ce que j’aimais, ce que j’aimais pas, ce que je voulais, …, on semblait s’en battre les
Finalement, après nous avoir mis par groupe de destination (Ouais, il y avait pas mal d’arrêts avant Pforzheim. En gros à chaque arrêt, une caserne !!! … Baden Baden, Landau, … et d’autres), on nous emmena sur le quai d’une gare … qui je vous le jure, avait tout pour vous faire penser que vous partiez pour un camp ... Si. De l’herbe folle qui y poussait, aux clôtures en fil de fer barbelés tout autour, de l’impression d’être sur un quai abandonné (il se trouvait dans un camp militaire à l’écart, au milieu de nul part) de l’attente d’un wagon, wagons qui étaient amenés un par un suivant nos gares de destinations (Eh, …, je vous l’avez bien dis que niveau organisation ces gars là, c’étaient des cadors !), tout pouvait pousser à le croire.
Bon bref, pour conclure ce n'est qu'en fin d’après midi que nous sommes arrivés à Pforzheim, Allemagne. Un peu de bus, …, et notre « prison » nous apparut dans toute sa splendeur.
(A suivre)
2 commentaires:
C'est glaçant O__o
Je sens venir des morceaux d'anthologie là ;)
Ali> Espérons !
Enregistrer un commentaire