Zeugma

Oui. Zeugma.
Et non ce n’est pas un nouveau terme inventé par notre jeunesse décadente. C’est tout simplement un procédé de construction syntaxique (La syntaxe est la branche de la linguistique qui étudie la façon dont les morphèmes libres (les mots) se combinent pour former des syntagmes (nominaux ou verbaux) pouvant mener à des propositions (indépendantes ou principales / subordonnées, relatives), lesquelles peuvent se combiner à leur tour pour former des énoncés. C’est tout de suite plus clair quand on explique, non !) pouvant être considéré comme une figure de style.

Il existe deux conceptions du zeugma :

• le fait de ne pas répéter un élément commun dans une phrase présentant deux membres parallèles. Ainsi, dans la phrase « L'un poussait des soupirs, l'autre des cris perçants », poussait n'est pas répété. On peut considérer ce procédé comme un raccourci, un moyen de simplifier la phrase. Il est très fréquent et ne constitue pas une figure de rhétorique, parce qu'il n'attire pas l'attention. C'est au contraire la répétition du terme commun qui ferait figure de style.

• le fait de rattacher deux éléments, qui ne peuvent être mis sur le même plan, à un terme commun, éventuellement — mais non nécessairement — dans le cadre d'un parallélisme. Il s'agit alors d'une figure qui provoque un effet de surprise, souvent comique, parfois poétique. Par exemple : « Vêtu de probité candide et de lin blanc » (Victor Hugo), « Tous les matins, il saute son petit-déjeuner et la concierge » (Pierre Desproges, qui d’ailleurs est à l’origine de mon intérêt pour le Zeugma (ou Zeugme) grâce à son « Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des biens nantis » de ma prime jeunesse … Ô temps lointains … d’ailleurs je ne saurais trop que recommander la lecture de cette ouvrage … qu’il est trop bien … même que c’est vrai, alors hein ! ), « Il parlait en anglais et en gesticulant » (Frédéric Dard), « J'y ai laissé ma jeunesse et ma moto » (Indochine, on a les références qu’on peut avoir …) ou « Les moutons suivaient le berger, et le berger le fil de ses pensées ».

En bref, voilà pour ce qui est de la définition pure et dure du Zeugma. N’empêche, rien n’empêche (triple Zeugma inversé, super rare) le chercheur fou qui sommeil sûrement à l’intérieur d’un être en devenir, malhabile et un peu gauche pour l’instant, un jour de nommer du doux nom de Zeugma, la prochaine bactérie ou virus qu’il créera (et qui rayera de la carte l’espèce humaine … je sais c’est pas très gai (pourtant j’en avais touché un mot à Poiret & Serrault), c’est mon côté Nostradamus) pour l’armée, et qui évidemment échappera à leur contrôle (La grande muette n’est pas à une gaffe prêt … Déjà parler avec les mains, ça aide pas !) … mais alors totalement. La seule solution qui pourrait endiguer le fléau, étant une frappe à la bombe H, …, l’effet sera le même pour l’espèce humaine.
Alors, toi, oui toi qui t’apprête à te lancer dans des études menant sur les chemins obscurs du génie génétique, n’y pense même pas … Sinon, Zeugma ta mère, ta face au pied de biche que plus jamais tes neurones n’arriveront à communiquer entre eux …

Zeugma, Z’y va lui …